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Anne Hidalgo annonce que la vitesse sur le périphérique parisien sera limitée à 50 km/h à partir du 1ᵉʳ octobre

La maire de Paris, Anne Hidalgo, avait annoncé que la mesure entrerait en vigueur après les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) : la vitesse sur le périphérique sera limitée à 50 kilomètres à l’heure (km/h) à partir du 1er octobre a-t-elle confirmé, lundi 9 septembre. « Pour les 50 km/h, ça relève de ma décision. Ce sera au 1er octobre. On y travaille depuis 2018, donc ce n’est pas un sujet nouveau », a déclaré l’édile socialiste sur RTL.
“Le 1er octobre, le périphérique parisien passe à 50km/h”@Anne_Hidalgo dans #RTLMatin avec @ThomasSotto pic.twitter.com/wrYR0iO8XE
La Mairie de Paris avait annoncé, à la fin de novembre, sa volonté de baisser la limite de vitesse de 70 km/h à 50 km/h, en plus de réserver une des voies au covoiturage – une révolution censée protéger l’environnement mais qui suscite, depuis, une vive polémique politique. Mme Hidalgo avait réaffirmé au début de janvier qu’au lendemain des JOP elle « signerai[t] l’arrêté réduisant la vitesse à 50 km/h ».
Le ministre des transports alors en fonctions, Clément Beaune, avait affirmé que l’Etat « ne validera[it] pas » cette mesure, tandis que la ministre de la transition énergétique de l’époque, Agnès Pannier-Runacher, avait dénoncé une mesure « antisociale » et susceptible de générer davantage de bouchons et donc d’émissions de dioxyde de carbone (CO2). L’adjoint à la maire de Paris chargé de la voirie, l’écologiste David Belliard, avait défendu l’abaissement de la vitesse, en avançant « une mesure de bien commun qui a un intérêt collectif ».
En mai, le ministre des transports, Patrice Vergriete, avait déclaré qu’il n’était pas « favorable au débat en l’état ». Lundi, le ministère des transports, alors que le gouvernement est toujours démissionnaire, n’a pas souhaité commenter les déclarations de Mme Hidalgo. Il a toutefois rappelé que si le périphérique était une voie de la Ville de Paris, l’Etat avait son mot à dire. La vitesse maximale du périphérique est en effet régie par le code de la route et ne peut être modifiée que par un décret pris par le gouvernement.
Si la maire de Paris souhaite abaisser la vitesse pour des raisons de sécurité ou de protection de l’environnement, elle doit le faire sous le contrôle de l’Etat, a tenu à redire le ministère des transports. Par ailleurs, un tronçon du boulevard périphérique, du fait de sa proximité avec les bâtiments du ministère des armées, est une compétence exclusive de l’Etat, a relevé le ministère.
Le périphérique, anneau de 35 kilomètres qui ceint la capitale depuis 1973, est l’un des principaux axes urbains d’Europe. Il est emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules, franciliens en majorité, et circulant à 80 % avec pour seul occupant leur conducteur. La vitesse maximale autorisée était déjà passée de 90 km/h à 80 km/h en 1993, puis à 70 km/h en 2014.
Depuis cette date, les quelque 550 000 riverains de l’autoroute urbaine ont connu une « réduction des nuisances sonores, notamment la nuit : un peu plus d’un décibel en moins la nuit, et 0,5 décibel le jour », avait fait valoir M. Belliard en janvier.
Cette réduction de la vitesse a aussi permis « une baisse de 15 % » des accidents « sur les premiers mois » qui ont suivi son introduction, selon M. Belliard, disant se baser sur une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). « Diminuer la vitesse maximale, c’est limiter les à-coups, les effets d’accélération et de décélération, ce qui fluidifie le trafic », avait-il également argué.
Dans un post publié sur X lundi, le groupe des Républicains, centristes et indépendants au Conseil de Paris a fustigé « le passage du périphérique à 50 km/h, décidé unilatéralement par Anne Hidalgo, [qui] ne respecte aucune des préconisations préalables du rapport de la mission d’information sur le périphérique de 2019 auquel elle se réfère ! ».
« Si le gain environnemental d’un passage de 130 km/h à 110 km/h est démontré, celui de 90 km/h à 70 km/h est déjà très discutable tant en matière de pollution au NO2 [dioxyde d’azote] qu’en matière de bruit », avaient rétorqué cinq élus parisiens de droite dans une tribune il y a plusieurs mois. « Aucune des études publiées n’a jamais démontré l’intérêt d’un passage de 70 km/h à 50 km/h », affirmaient-ils également.
Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (Parti socialiste) a déclaré « soutenir cette démarche ». « Nous n’avons pas d’autre solution que de réduire le trafic automobile dans les grandes métropoles (…), réduire la vitesse pour réduire la pollution ». « C’est le sens de l’histoire, encore une fois. Qu’il faille que tout ça soit coordonné, concerté, programmé, bien évidemment », a commenté M. Troussel, parlant d’une « perspective inéluctable ».
La Préfecture de police de Paris, qui n’a pas réagi dans l’immédiat, devrait aussi avoir son mot à dire. En mai, un vif échange en Conseil de Paris avait opposé M. Belliard au préfet de police, Laurent Nuñez. « Sauf votre respect, avec ou sans vous M. le préfet, nous le ferons, car nous en avons le pouvoir », avait lancé M. Belliard à M. Nuñez. Le préfet avait rétorqué : « Ça ne se fera pas sans moi, parce que le périphérique fait partie des voies sur lesquelles je peux imposer un certain nombre de prescriptions. »
Depuis 2021, la vitesse a, par ailleurs, été limitée à 30 km/h dans la plupart des rues de la capitale.
Le Monde
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